L'histoire d'un Féca, solitaire et sans sandwich

Astrub, la cité mercenaire. La réputation de cette cité autrefois grandiose et au riche patrimoine culturel s'est bien dégradée. Aujourd'hui, les plus grands aventuriers l'ont délaissée, au profit de Bonta et de Brakmar. D'autres préfèrent même la tranquilité du village d'Amakna ou de Sufokia, tandis que ceux qui préfèrent une vie plus palpitante font le tour des tavernes de Pandala.

Il faut avouer que la ville d'Astrub est remplie de jeunes aventuriers débutant dans leur quête, et gênant ainsi les plus grands. C'est ainsi, qu'à cause de ces novices, la ville compte autant d'arnaqueurs, de trompeurs, et de meurtriers.

Mais il y a aussi quelques gens biens. Prêts à aider les plus nécessiteux. En voici l'un d'entre eux : Go-Dot, un disciple de la déesse Féca, qui vient tout juste de donner quelques kamas à un jeune Eniripsa, effondré à cause des dettes qu'il doit à son banquier.

L'homme s'éloigne alors du brouhaha infernal de la banque, puis s'aventure dans un endroit plus calme de la ville : Le quartier des bouchers. Go-Dot y trouve alors quelque chose d'inhabituel.

"Ils sont bons mes sandwichs ! Ils sont tous chauds ! Du Bouftou de meilleure qualité ! Tofus sans grippe aviaire ! crie un Iop, devant la boucherie
- Je vous achète un ChienChien Chaud ! dit Go-Dot, affamé à force de répondre "non" aux aventuriers qui voulaient lui échanger sa coiffe du bouftou royal contre une autre qui rendait soi-disant plus intelligent.
- Oh ! Mais c'est qu'on a un connaisseur ! dit le Iop. Effectivement, je n'affiche jamais les chienchiens chauds dans mon menu, mais j'en vends ... C'est qu'ils sont de partout, ces membres de la SPF, vous savez ?
- Je ne vous avais jamais vu par ici, dit Go-Dot, faisant comme s'il n'avait pas entendu la remarque du Iop.
- A vrai dire, on vient d'ouvrir, mais nous ne faisons pas que de la nourriture !
- Comment ça ? Vous vendez aussi des Laits de cochons de lait glacés, aromatisés au café ? demande Go-Dot, dont on pouvait voir les yeux briller à travers sa coiffe.
- Non, côté alimentation, on ne fait que des sandwichs, mais sinon, je suis en train de former une guilde, au nom du stand :"Le club Sandwich". Nous formons une guilde d'aventuriers motivés afin de faire progresser les mentalités. Tenez ! Votre sandwich est prêt.

Go-Dot ricane alors, prend le sandwich, et dépose quelques kamas dans la main du Iop

"Les gens ne changent pas ! Mettez-vous bien ça en tête"

Il tourne les talons, puis part. Après quelques mètres il lança :

"N'oubliez jamais le nom de Go-Dot ! Vous risquez de le rencontrer d'ici quelques années, quand je serai devenu le plus grand aventurier du monde des Douze, et sans l'aide de personne, bien entendu.
- Et vous, lorsque vous vivrez seul dans votre coin, n'oubliez jamais le Club Sandwich, ainsi qu'Alhugoo. Vous vous direz alors que votre existence aura été minable"

Le Féca ricane. Au coin de rue suivant, il croise un Sram, seul, qui lui lance un regard méprisant. Go-Dot lui passe devant, puis parcourt une dizaine de mètres.

"Hé toi ! Tu as besoin d'aide ? J'entends le son de tes kamas d'ici ! Ca doit être lourd, non ? Donne m'en quelques-uns, que je puisse t'alléger !
- Non, merci mais j'arrive très bien à les porter seul, rétorque Go-Dot, croquant son sandwich
- Tu as mal compris ! Je ne te demande pas si tu veux me les donner, je te demande de me les donner"

Le sram sort alors sa dague, Go-Dot son bâton.

"Allez, approche, vient gouter ma lame"

Go-Dot lui lance alors son bâton, que le Sram évite facilement d'un bond en arrière. La bâton atterrit à quelques mètre derrière le Sram, sans que celui-ci ne se retourne.

"Ha ha ha ! Tu crois que c'est un boomerang ? Il ne reviendra jamais ton bâton. Et tu n'as plus rien pour te défendre ! Je t'aurais bien prêté une de mes dagues, mais j'en ai besoin !
- Tu parles trop l'ami ! Beaucoup de gens se méfient du retour d'un boomerang ..."

A ce moment là, Go-Dot fait un signe de la main, puis disparait. Le Sram le cherche de partout, mais il se rend compte, trop tard, que le Féca s'était téléporté derrière lui, qu'il avait ramassé son bâton et qu'il était sur le point de lui asséner le coup de grâce.

"... En revanche, peu de gens se méfient du retour du bâton, dit Go-Dot, en frappant le Sram, qui s'effondre.
- Qui ... es ... tu ... pour te permettre ... un tel affront ?
- Moi ? Je suis ton Dieu ! Tout simplement.
- Mon Dieu ? Laisse moi rire ! Je n'ai qu'un seul Dieu et tu vas affronter sa colère ! Sans compter celle de mes compatriotes !
- Tu ne le sais pas ? La colère est le dernier recours des désespérés !
- Désespoir ou pas, ils ne feront qu'une bouchée de toi, et vu la solitude dans ton regard, ils vont te réduire en miettes, car nous, disciples de Sram, n'aimons pas les combats loyaux.
- Je t'ai déjà dit que tu parles trop ... Et puis, qui te dit que je serai seul ? demanda-t-il en jetant au coup d'œil au sandwich qu'il avait laissé tomber en se téléportant ?

Go-Dot revient alors sur ses pas, vers le quartier des bouchers, bien décidé à parler à cet homme : Alhugoo. Comme quoi, il avait tort : Les gens peuvent changer.